Générosité, Solidarité ou Sacrifice de Soi ?

Ces personnes qui font toujours passer les besoins des autres avant les leurs...

Ça vous parle ? Vous en connaissez ? Vous en faites partie ?

La générosité et la solidarité sont de magnifiques valeurs, mais il ne faut pas les confondre avec le sacrifice de soi.

Ce comportement devient dysfonctionnel quand il est quasi voire totalement automatique, en réaction à la peur du rejet voire de l’abandon.

Il est souvent dirigé par des croyances tenaces comme par exemple :

“Si je réponds aux besoins des autres membres du groupe, alors, ils me feront une place, même toute petite, ne m'abandonneront pas. Je ne finirai pas seul.e.”

➡️ Besoin archaïque d’appartenance au groupe !

Finalement, pour ces personnes, un de leurs besoins passe peut-être avant celui des autres : celui d’appartenir, de survivre et donc d’exister.

Je peux vous en parler, je connais ce mécanisme par cœur, c’est l’histoire de ma vie…

À l’époque où j’ai passé le test de Young (mettant en avant les schémas créés lors de notre enfance qui continuent à diriger nos choix même s’ils sont dysfonctionnels), mon superviseur avait eu cette remarque mémorable :

- Caroline, avoir un score élevé en “Sacrifice de Soi” quand on est psy est plutôt habituel, mais 90%, c’est vraiment trop !!!” (sachant qu'au-dessus de 50%, on considère le schéma trop rigide !)

Les schémas développés dans l’enfance sont tenaces, même s’ils sont dysfonctionnels, même si on travaille dessus, même si on les étudie sous tous les angles.

Je maîtrise parfaitement la théorie sur le sujet, j’ai même écrit un chapitre dessus, publié par une grande maison d’édition.

“Experte reconnue et publiée” ✅

Pourtant, malgré mes connaissances, mes efforts, le temps et l’énergie consacrés à limiter le côté automatique de cette réponse, je me fais souvent avoir, je replonge…

C’est comme une addiction, une partie de mon cerveau a appris cette réponse comme étant la seule possible pour ma survie, c’est une autoroute qu’il emprunte dès que j’ai peur d’être rejetée ou de perdre une personne importante pour moi.

Je sais désormais que je devrai être vigilante sur ce point pour le reste de ma vie.

Vigilante, car j’ai même un mécanisme de rationalisation associé à cette croyance. Quand j’ai vu cette photo, j’ai eu une explication quasi automatique au comportement de la personne qui offre le cube.

“ Non, mais pour elle, c’est plus facile, elle a l’habitude, elle sait gérer le manque, elle connaît cette douleur, elle n’est pas à un cube près alors que celui ou celle à qui il manque le premier cube, elle sait à quel point c’est super douloureux… alors, si elle peut aider à diminuer la souffrance…”

Aie, aie, aie… le fameux “ma douleur, c’est bon j’ai l’habitude, alors, autant que je soulage la souffrance de l’autre” !

Depuis des années, je travaille à diminuer mon syndrome de la sauveuse, de la superhéroïne qui passe sa vie à aider les autres, même quand on ne m’a rien demandé ou que mes décisions montrent un réel manque de respect de mes propres besoins.

J’ai même écrit (encore !) sur le sujet à la demande de Julien Ridouard. “Apprendre à se servir en premier”, tel était le thème qu'il m’a proposé pour que je témoigne dans son livre.

Je me souviens encore de ma réaction :

- “Ben là, c’est sûr, ce n’est pas moi l’experte du sujet !” 😅

Et pourtant, grâce à cet exercice, j’ai beaucoup appris sur moi et j’ai trouvé un début de solution : passer de sauveuse à sauveteuse, m’inclure dans les personnes dont je dois prendre soin.

C’est un gros progrès, croyez moi, mon score s'est peut-être enfin rapproché des 75% 🤪

Plus sérieusement, ce que j’ai compris me concernant, c’est que passer en premier reste un défi pour moi car cela ne fait pas partie de mes valeurs les plus hautes.

Je ne pense plus que mes besoins ne sont pas importants ou moins importants que ceux des autres, mais je ne pense pas pour autant qu’ils doivent passer avant ceux des autres.

Je crois que mes valeurs de solidarité et de générosité sont bien plus que des “réactions à mon enfance”. Lorsque j’agis en me connectant à mon cœur, que j’ai à cœur l’intérêt du groupe voire du monde avant le mien, je me sens vraiment alignée.

Souvent, mes besoins et ceux du groupe ne sont pas en opposition, je n’ai pas à choisir ni à prioriser.

Je sais surtout que mon moteur le plus important est :

“Comment puis-je contribuer à un monde meilleur ?”

Cela fait sourire certains, les cyniques de service disent même que c’est du niveau d’un interview du concours Miss France, que je vis au pays des bisounours.

Qu’importe. Je l’assume. Je ne vais pas m’excuser d’avoir pour modèles Mère Teresa, Mandela, Amma ou le Dalaï-Lama.

La réponse est donc dans l’équilibre et une fois encore, la thérapie ACT m’aide à discerner un comportement automatique, appris dans l’enfance, en réaction à mes peurs, d’une action alignée et dirigée par mes valeurs de compassion, solidarité et générosité. Je me connecte à ma boussole intérieure, guidée par mes sensations et mes valeurs.

L’idée est de ne plus “aider” les autres à mes dépens mais de contribuer, en co-construction, à un monde plus solidaire, en m’entourant de personnes ayant ce même objectif et les mêmes valeurs.

La citation de Robert Ingersoll “We rise by lifting others“* est inspirante mais je préfère désormais celle du Cirque du Soleil “We rise by lifting each other”.**

Et vous, comment trouvez-vous l'équilibre entre vos valeurs, prendre soin de vous et des autres ?

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*On s'élève en tirant les autres vers le haut

**On s'élève en se tirant mutuellement vers le haut

#standuptherapy

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#ACBS

#Believe

#deboecksuperieur

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