Depuis que je partage…

« Depuis que je partage, je n’ai jamais manqué de rien »… dixit Humed, chef d’une famille afar en Éthiopie #Rendez-vousenTerreInconnue.

Venant d’un homme qui selon certains critères occidentaux « manque de tout », ces mots prennent tout leur sens et leur poids.

En parlant d’Occident, j’observe de plus en plus de réticence face à la générosité, le fameux « trop bon, trop con ». On se méfie de l’autre, la solidarité prend une claque. Il faut admettre que parfois, lorsque l’on tend la main à l’autre, on se fait mordre ou tirer vers le bas… On peut être alors déstabilisé par cet abus de confiance.

Je parle souvent de la communauté des poulpes, ces êtres décalés, mandatés par le cœur pour agir selon leurs valeurs de bienveillance, d’authenticité et de générosité. Ils sont souvent les premières victimes des requins (amis des animaux, rien de personnel contre l’animal, je reste dans la métaphore) et peuvent alors avoir tendance à se fabriquer une carapace solide, cachant et gâchant leur nature profonde… Ils s’isolent, se transforment en Bernard l’Hermite.

Qui a-t-il de plus triste qu’un cœur asséché ?

Je prends ma plume et mon encre (de seiche ?) pour vous dire, à vous les poulpes abusés et désabusés, que ceux, celles, ciels, qui partagent, qui créent du lien par un sourire, un regard, un repas, un don, qui savent rester solidaires et généreux malgré les requins environnants, éclairent le monde, un cœur à la fois. 

Même si la société actuelle semble favorable aux requins, même si la chute est parfois rude, pour rien au monde, je souhaite perdre mon ouverture de cœur et d’esprit, oublier que de nombreux poulpes et poulpettes ont besoin de savoir qu’ils, qu’elles, qu’iels, ne sont pas seul. e. s à vouloir éclairer le monde.

La moindre étincelle peut illuminer, ne serait-ce qu’un instant, l’obscurité. 

Je repense à ce moment magique où une étoile filante a éclairé une nuit bien sombre pour moi… Quelques secondes ont suffi pour regonfler mon cœur d’amour et de gratitude, à me redonner espoir.

Avoir le courage de continuer à partager, peut-être pour ne manquer de rien, mais surtout pour ne pas manquer d’humanité ni d’amour.

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